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Serge Tisseron, psychanalyste, commente l'impact du «coming out» fait à l'enfant :
«Les secrets de famille ne sont nocifs que s'ils rendent malheureux celui qui les porte»
Par Adrien LE GAL
QUOTIDIEN : Lundi 16 octobre 2006 - 06:00
Serge Tisseron, psychanalyste, spécialiste des secrets de famille, analyse les difficultés posées par le coming out des adultes.
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Le secret de l'homosexualité dans la famille est-il est train de tomber ?
Les secrets de famille sont faits de choses vécues comme honteuses, tragiques ou illégales. Celles-ci cessent d'être secrètes lorsque la société évolue. Avant, l'adoption était souvent vécue comme un secret, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Dans les années 80, c'était le fait de se retrouver au chômage qui était tabou, et les personnes concernées ne voulaient pas le dire. Dans les sociétés où l'homosexualité est interdite, elle reste secrète parce qu'on ne peut pas en parler. En France, pendant très longtemps, un homosexuel marié ne parlait pas à sa femme de ses désirs ni de son passé. Même si les choses changent, la situation reste compliquée. Aujourd'hui, il est interdit aux homosexuels d'adopter. Du coup, certains de ceux qui ont contourné la loi ne peuvent pas en parler ouvertement à leurs enfants, et les privent des réponses aux questions qu'ils peuvent se poser.
Lorsqu'un des parents est homosexuel, faut-il forcément en parler aux enfants ?
Il faut voir au cas par cas. Les adultes ont le droit d'avoir une sexualité et de ne pas en parler. Pour un enfant, ce qui est important, c'est que ses parents soient heureux, et que l'intendance tourne, qu'il y ait de la glace dans le frigo. Que son papa ait eu des aventures avec des hommes avant de se marier, ce n'est pas le problème de l'enfant. Ça le devient seulement si un ancien amant vient faire un scandale et demander des comptes. Idem quand les parents sont divorcés. Si l'enfant vit avec sa mère célibataire, il n'a pas besoin de savoir qu'elle a quitté son mari parce qu'elle était lesbienne. Et si l'enfant se demande qui est la dame qui vient dormir chez maman, si elle va revenir, alors il posera des questions, s'il n'en est pas empêché. Il peut comprendre que c'est une amie de maman, qu'elles s'aiment beaucoup, sans savoir ce qu'elles font précisément ensemble. Ne pas tout dire à un enfant n'est pas traumatisant pour lui. Les secrets de famille ne sont nocifs que s'ils rendent malheureux celui qui les porte.
Ne pas parler à son enfant de son homosexualité, est-ce aussi une façon de le protéger ?
L'enfant naît vierge de toute homophobie, alors que les parents ont tendance à dramatiser l'homosexualité, comme les autres secrets de famille. Ce qui est sûr, c'est qu'on ne protège pas en lui racontant n'importe quoi. Lorsque les parents mentent à leur enfant en croyant le protéger, ça peut provoquer des troubles graves. S'il voit que ses parents sont malheureux et qu'on ne lui donne pas les clés pour comprendre, il peut croire que c'est de sa faute, et grandir avec la culpabilité